Le radioroman
Le radioroman est une forme dérivée du théâtre qui échelonne dans le temps les actes successifs de l’action. Le récit se construit sous forme de feuilleton dramatique, où des personnages, joués par des comédiens, dialoguent sur une trame de bruits réalistes et intégrés dans des transitions musicales. Le radioroman met en scène sur une longue période la complexité d’une société ou d’une famille. Entre 1939 et 1960, de 10 à 15 radioromans sont présentés quotidiennement sur les ondes québécoises. En majorité écrits par des auteurs québécois, ceux-ci marquent l’imagination du public en présentant un discours fictif dans une langue foisonnante de régionalismes. Par la dépendance qu’ils créent, ces radioromans imposent de nouvelles habitudes de vie aux auditeurs, dépendance transposée, dans la deuxième moitié du 20 e siècle, vers l’écoute de la télévision.
CKAC produit en 1935 Le curé du village, écrit par Robert Choquette, avec Ovila Légaré dans le rôle-titre : c’est le premier radioroman québécois. Radio-Canada emboîte le pas dès 1938, avec entre autres, La Pension Velder, de Robert Choquette, l’auteur du populaire Métropole (1943-1956). Suit en 1939 l'un des plus grands succès du genre, Un homme et son péché, écrit par Claude-Henri Grignon et réalisé par Guy Mauffette.
Les années de guerre sont prospères pour la littérature radiophonique : au cœur des préoccupations des auditeurs et des auteurs, la guerre fournit le thème principal de nombreux feuilletons qui semblent servir d’exutoire à la population. L'après-guerre marque l'âge d'or des radioromans qui connaissent une importante production et une apogée dans les années 1940. Les séries Ceux qu'on aime et Yvan l'Intrépide comptent parmi les plus suivies de cette époque.
Robin Hood Flour Mills Ltd
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Début de publicité chanté par un homme et une femme. Le cœur de la publicité est une enseignante qui interroge une fillette sur les bonnes habitudes que celle-ci doit avoir le matin. Enfin, une voix masculine explique les bienfaits du gruau Robin Hood. La publicité se termine sur la chanson publicitaire.
Publicité de gruau ROBIN HOOD « Les habitudes d’une fillette »
Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) Vieux-Montréal, Fonds Young & Rubicam limité
C’est Robin Hood
On en mange et on en mange
C’est Robin Hood
Le meilleur Gruau
Le déjeuner de toute la famille (bis)
De grand-papa jusqu’à la petite fille
C’est Robin Hood
On en mange et on en mange
C’est Robin Hood
Le meilleur gruau
Parler :
Dame : Attention, les enfants ! Louise, qu’est-ce qu’une bonne petite fille doit faire le matin lorsqu’elle se lève?
Louise : Elle doit dire sa prière
Dame : Bien ! Et puis ?
Louise : Elle doit se laver bien proprement.
Dame : Parfait ! Ensuite ?
Louise : Elle doit manger bien lentement un bon bol de gruau Robin Hood.
Voix d’homme : Et Louise ne croit pas si bien dire ! Quel délice pour les enfants qu’un bon bol fumant de gruau Robin Hood avant de partir pour la classe ! Quel régal pour un travailleur qui peine toute la journée ! Préparez un bol de gruau Robin Hood pour chaque membre de la famille demain matin et regardez les yeux de chacun s’agrandir de contentement lorsque chacun respirera ce fumet incomparable. Et Robin Hood est économique ! C’est la nourriture préparée qui coûte le moins cher. Prenez vous aussi cette bonne vieille habitude, mangez au déjeuner ce bon gruau Robin Hood. Il n’y a rien de meilleur !
Chanter (sur l’air de « C’est l’aviron ») :
C’est Robin Hood
On en mange et on en mange
C’est Robin Hood
Le meilleur Gruau
Un homme et son péché
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Extrait du radio-roman « Un homme et son péché ». Il y a une narration ainsi que l’intervention de trois personnages : un homme (Peuplier) et deux femmes (Donalda et Julia). Il y a également des interludes musicales.
Source: Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) Vieux-Montréal, Fonds Young & Rubicam limitée
Auteur : Radio-Canada, 2 décembre 1948, p. 69, Section 1, 73 pages.
- Musique -
Séraphin ne manque pas de ruse, ni non plus d’imagination. Cette histoire de sa tante Adélaïde morte empoisonnée est parfaite vraie. Il est vrai aussi qu’elle possédait la terre dont Ti-Mousse veut se débarrasser maintenant qu’il s’en va demeurer au village. L’avare a raconté cette histoire espérant que Peuplier la répèterait partout dans le canton, ce qui n’a pas manqué.
Homme : Arc-en-ciel ! C’est ben pour ça que Ti-Mousse veut vendre sa terre. Ça paraît pas qu’y a des revenants ou ben qui va en v’nir ! Qui est-ce qui aurait ben pu penser ça ?
De la sorte, personne ne voudrait acheter la terre de Ti-Mousse et Séraphin garde la chance de l’acquérir à bon marché. Il est impayable ce Séraphin. De ce temps-ci, il est heureux de revivre sa vie de célibataire, puisque Donalda est toujours à Montréal. Quand doit-elle revenir ? N’est-ce pas hier après-midi sur la rue Sainte-Catherine à Montréal qu’elle se promenait avec Julia lorsque …
Donalda : Je me demande si tout ce monde là …
Julia : De quoi tu dis Donalda ?
Donalda : Je me demande si tout ce monde là est heureux.
Julia : Mais tu sais bien, pauvre vieille, qu’il y a des malheureux icitte comme partout ailleurs ! Non seulement, ils n’ont pas le temps d’y penser, ils vivent trop vite.
Donalda : J’t’assure que j’me sens perdue. Lâche moé pas l’bras Julia !
Julia : T’as pas besoin d’avoir peur !
Donalda : Où c’est qu’on va comme ça ?
Julia : Tiens, on va rentrer icitte au théâtre !
Donalda : J’aime pas ben ça, Julia …
Julia : Arrive, arrive ! Ça va te changer les idées ! C’est moi qui va payer ! Non non, laisse faire ! Ça me fais plaisir, Donalda !
- Musique -
Nouvelles de 1:00 PM
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Présentation, par une voix masculine, des Nouvelles de 1h avec une publicité. Par la suite, une voix masculine (André Cartier) présente les Nouvelles de 1h.
Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) Vieux-Montréal, Fonds Young & Rubicam limitée
Auteur : CHLN, 9 janvier 1951, p. 69, Section 1, 146 pages.
André Cartier : Le premier ministre Duplessis a annoncé ce matin que l’ouverture de la session provinciale le 24 janvier, le gouvernement étudiera une loi sur le contrôle des loyers. Monsieur Duplessis a fait part de cette nouvelle à une délégation de la Fédération Québécoise du Travail. Rappelons que les contrôles fédéraux sur les loyers doivent être abolis au mois d’avril. Et s’adressant aux délégués, Monsieur Duplessis leur a dit que le gouvernement provincial étudiera une loi qui protègera les intérêts de tous. « Nous voulons empêcher que l’on exploite les locataires » a-t-il ajouté, « tout en protégeant les intérêts des propriétaires ».