La guignolée
La tradition de la guignolée remonte à l’époque de la Nouvelle-France. Tout au long du mois de décembre, et plus particulièrement la journée de la Saint-Sylvestre et la veille de Noël, les « guignoleux » et les « guignoleuses » passent de maison en maison pour recueillir les dons en argent et en nourriture destinés aux plus démunis. Un des dons les plus prisés est l’échine de porc, que les gens mettent de côté spécialement à cette fin lors de la corvée de boucherie des Fêtes.
Les guignoleux sont traditionnellement vêtus de couleurs vives – et d’une tuque rouge – et sont munis d’une cloche qu’ils font allègrement tinter pour annoncer leur arrivée. « La guignolée, la guignoloche, mettez des sous dans notre poche », s’écrient-ils.
« Courir la guignolée » est aussi le prétexte de réjouissances. Le groupe chante, rit et s’amuse tout au long du parcours. À chaque maison, on entre un instant pour se réchauffer les pieds et le gosier, et déguster une collation. L’activité se prolonge tard dans la nuit.
Bien connue, la chanson La guignolée s'entend un peu partout à l'occasion de cette quête, même si la version complète est souvent écourtée.
        
         Bonjour le maître et la maîtresse
         
         Et tout le mond’ de la maison (bis)
         
         Pour le dernier Jour de l’Année
         
         La Ignolé’ vous nous devez (bis)
        
       
        
         Si vous voulez rien nous donner
         
         Dites-nous lé-e
         
         On emmènera seulement
         
         La fille ainée (bis)
         
         On lui fera faire bonne chère
         
         On lui fera chauffer les pieds (bis)
        
       
        
         On vous demande seulement
         
         Une chignée
         
         De vingt à trente pieds de long
         
         Si vous voulez-e (bis)
         
         La ignolé’, la ignoloche
         
         Mettez du lard dedans ma poche ! (bis)
        
       
        
         Quand nous fûm’s au milieu du bois
         
         Nous fûm’s à l’ombre
         
         J’entendais chanter le coucou
         
         Et la coulombe
        
       
        
         Rossignolet du vert bocage
         
         Rossignolet du bois joli (bis)
        
       
        
         Eh ! va-ten dire à ma maîtresse
         
         Que je meurs pour ses beaux yeux (bis)
        
       
        
         Toute fille qui n’a pas d’amant
         
         Comment vit-elle ? (bis)
         
         Elle vit toujours en soupirant
         
         Et toujours veille (bis)
         
         Bonjour le maître et la maîtresse
         
         Et tous les gens de la maison
         
         Nous avons pris une coutume
         
         De venir nous voir une fois l’an
        
       
La tradition de la guignolée est pour ainsi dire disparue, du moins sous cette forme. Toutefois, on continue d’appeler « guignolées » les cueillettes de fonds organisées pour les plus démunis qui se déroulent à cette période de l’année.
 
       
        