Ça déménage !

Alors que le reste du pays célèbre la fête du Canada, des milliers de Québécois consacrent leur journée du 1er juillet au déménagement. Le mouvement a une telle ampleur que la culture populaire consacre cette date « journée nationale du déménagement ». C’est une particularité de la belle province, puisqu’ailleurs au Canada, les baux n’ont pas cette échéance commune.

La tradition, bien ancrée dans la mémoire collective, est toutefois relativement récente. C’est en effet à compter de 1974 que la date fixe d’échéance d’un bail de douze mois passe du 1er mai au 1er juillet. Le changement de date est principalement imputé au calendrier scolaire, puisque les migrations massives du mois de mai obligent les élèves à terminer leur année dans une autre école, voire dans une autre commission scolaire où les programmes diffèrent.

Tous ces déménagements animent les rues de façon bien particulière. À compter de la fin juin, le vrombissement des camions et remorques se fait omniprésent; interjections, grognements d’efforts et jurons retentissent dans les ruelles; une grande effervescence règne.

« J’sais pas si j’vas déménager ou rester là »

Cette strophe de la chanson Déménager ou rester là, composée par Robert Charlebois et Réjean Ducharme et interprétée par Pauline Julien, évoque les aléas de la vie de locataire. Ce n’est pas la seule chanson populaire qui s’inspire du thème du déménagement. Les années 1930, avec la période de la Crise économique, sont particulièrement riches à cet égard. Dans On déménage, la Bolduc parle de l’échéance des baux en mai et de l’exode des locataires fuyant des logements aux conditions douteuses. D’autres chansons mettent en lumière les relations complexes – et souvent difficiles – entre locataires et propriétaires. La marche des propriétaires, un air traditionnel d’un auteur inconnu, et Le propriétaire, toujours de la Bolduc, en sont deux exemples. Dans les mêmes années, Ovila Légaré chante aussi sa composition On déménage, racontant avec humour les aventures d’un homme qui a la bougeotte et qui a la manie de toujours changer de logis.

  • Scène de déménagement où un camion est rempli de meubles, de sommiers et de chaises. Un homme est monté sur le chargement.