L’urbanisation et l’industrialisation
La révolution industrielle a propagé une foule de sons nouveaux. D’abord, l’usine rompt le lien entre le travail et le champ. Auparavant, le travail s’accompagne souvent de chansons, car le rythme des tâches est à la mesure de la respiration humaine; il naît de l’habileté des mains et des pieds. Les refrains de marins, le chant des travailleurs de la terre et des artisans donnent le tempo.
Avec la révolution industrielle, les bruits de la technologie et de la machine balaient les villes et les campagnes. Les bruits de la nature disparaissent, masqués par l’omniprésence de la machine industrielle et de l’appareillage électroménager. Avec le début du 20 e siècle, le bruit des machines est mieux accepté par l’oreille citadine, habituée à leurs constantes pulsations.
Les bruits de la vie industrielle l’emportent sur ceux de la nature. À l’usine, on n’arrête les machines que pendant la pause du repas, quand les enfants doivent prendre sur leur temps de repos pour les nettoyer. Le reste du temps, les machines continuent leur vacarme, et les ouvriers travaillent en silence : ils n’ont pas l’autorisation de parler.
L’augmentation des niveaux sonores constitue le trait le plus marquant de l’environnement acoustique lié à l’industrialisation. Le son lié à la vie industrielle est continu : un bourdonnement incessant (comme dans le cas d’un générateur); un son qui possède du « grain » (celui d’une scie mécanique ou d’une lime); ou encore un son ponctué de rythmes en chaîne (comme en produit un métier à tisser ou une batteuse).
Aujourd’hui, en raison des dangers pour la santé auditive et la sécurité générale des travailleurs, les conditions de travail dans les usines ont beaucoup évolué. En plus des barrières de sécurité présentes autour des machines, les ouvriers travaillent en contact indirect avec celles-ci dans des salles de contrôle vitrées, climatisées et insonorisées. Le port obligatoire de protection auditive, et parfois visuelle, protège le travailleur du bruit incessant de la machinerie lorsqu’il doit faire une opération de maintenance à proximité. Enfin, alors qu’autrefois les machines étaient arrêtées durant les heures de lunch, aujourd’hui les travailleurs utilisent plutôt des salles insonorisées loin du vacarme de la machine qui poursuit sa besogne.
Son d’une usine
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Nous entendons les différents sons produits dans une usine, il y a des bruits de machineries, de morceaux de métal qui s’entrechoquent, etc.
Source : Banque de sons gratuits
Son de l’usine Kruger, entreprise québécoise du domaine de l'industrie de la pâte à papier.
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Son d’une machine à papier moderne, en 2015.
Source : Boréalis. Année : 2015
En voiture !
Le moteur à combustion interne constitue aujourd’hui le son fondamental de la civilisation contemporaine. Le moteur à combustion interne a motorisé l’individu. Dans les sociétés industrielles avancées, l’individu moyen peut, au cours d’une même journée, manœuvrer plusieurs moteurs à combustion interne : automobile, motocyclette, camion, tracteur, générateur, tondeuse à gazon, outils à moteur, motoneige, etc. Ces bruits emplissent les oreilles plusieurs heures par jour : bruit des embouteillages, de la circulation, bruit continu en milieu urbain.
Circulation automobile sur le Boulevard Décarie à Montréal, 2015
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Déplacement des véhicules automobiles sur une route métropolitaine
Réalisation et montage: Caroline Roy-Element
Bruits de circulation
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Évolution des sons reliés à la circulation routière des bruits de chevaux aux camions en passant par la voiture à manivelle et la voiture à essence.
Auteur: Pierre Brouillette Hamelin