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Le carnaval de Québec

Au début des années 1890, l’économie ralentit et la région de Québec en est particulièrement touchée. En octobre 1893, Frank Carrel, propriétaire du Quebec Daily Telegraph, lance l’idée d’un carnaval d’hiver. C’est fin janvier 1894 qu’il s’ouvre avec un palais de glace devant l’hôtel du Parlement. Une grande mascarade qui attire 3 000 participants costumés, la tenue de compétitions sportives variées, des concerts, des monuments de glace, un défilé de nuit ainsi qu’un feu d’artifice dans le ciel de Québec agrémentent les festivités. Forte de son succès, l’expérience se répète en 1896, et plusieurs autres fois jusqu’en 1939. Pour faire face aux difficultés économiques d’après Deuxième Guerre mondiale, le premier Carnaval moderne se tient en 1955.

Pendant le Carnaval, les gens s'amusent et dansent comme dans les veillées d'autrefois au son des trompettes, des violons et des tambours. Les danses comme la polka et les valses, qui font place au rock’n’roll puis au disco dans les décennies suivantes, sont cependant contestées par le clergé qui les considère osées.

En 1956 et dans les années qui suivent, le Carnaval prend de l'ampleur. Un nombre croissant de visiteurs sont accueillis à Québec lors de ses activités. Le Carnaval prend de plus en plus un caractère international, avec la venue de touristes provenant de partout dans le monde. À partir des années 1990, le Carnaval de Québec s’oriente délibérément vers le public familial, cible de l’événement.

La chanson du Carnaval de Québec

Interprétée pour la première fois par Pierrette Roy en 1955, la chanson Carnaval, Mardi gras ouvre officiellement les festivités. C’est justement cette chanteuse qui suggère l’idée à Roger Vézina, fils du compositeur et chef d’orchestre Joseph Vézina, directeur général de la Chambre de commerce de Québec, et l’un des organisateurs du Carnaval, de composer une chanson pour l’événement. C’est Pierre Petel qui, aussi à la demande de Pierrette Roy, se charge de la musique : la chanson officielle du Carnaval de Québec est née.

Carnaval, Mardi gras, Carnaval
À Québec c’est tout un festival
Carnaval, Mardi gras, Carnaval
Chantons tous le joyeux Carnaval

À Québec ça commence royalement
Par le grand et joyeux déploiement
Des tambours, des trompettes, des brillants
Que l’on voit dans les vrais couronnements

Des hauteurs de Québec ou de Lévis
En passant par Sainte-Foy ou Sillery
Oubliant de la vie les soucis
Chacun vote pour sa reine sans répit

Nos belles filles vaillamment se disputent
Le royaume de Québec et ses buttes
Fin janvier on met fin à cette lutte
En jouant pour l’élue de la flûte

Jour de l’An, jour des Rois célébrés
Un bonhomme nous arrive déguisé
On lui donne de la ville toutes les clés
Et on fait de son portrait un tag-day

En l’honneur du Bonhomme Carnaval
Chacun fait des tas de choses peu banales
C’est ainsi que des femmes pour un bal
Vieux corsets à baleines nous déballent

À Québec grandes soirées nous donnons
Dans les rues en parade nous marchons
Travestis dans des clubs nous dansons
Fêtes de nuit sur les murs nous voyons

En tous lieux dans la neige ou la glace
Les parents, les enfants mettent en place
Monuments et bonshommes à deux faces
Qui font rire les passants jusqu’en mars

Qu’il s’agisse de patins ou de gourets
On pratique tous les sports sans arrêt
Pour les uns la raquette n’a de secrets
Pour les autres c’est le ski ou le balai

Courses de chiens ou de singes ouistitis
Des canots dans la glace engloutis
Des coursiers en cutters mal conduits
À Québec, on voit tout sapristi

Championnats ou galas de Mardi gras
En plein air nous prenons nos ébats
Et voyons de partout le Canada
Accourir pour chanter gai lon la