Le charivari : un tintamarre de désapprobation

Apparue en France dès le 11 e siècle, et au Québec à la fin du 17 e , la coutume du charivari est une façon pour la communauté de condamner une union jugée douteuse. Elle consiste en une manifestation bruyante qui se déroule la nuit devant la maison des nouveaux mariés ou même, parfois, du prêtre qui a pratiqué la cérémonie. Des jeunes masqués et déguisés créent un vacarme incessant avec des casseroles, poêlons ou autres instruments de cuisine. On dénonce ainsi des unions qui défient les conventions sociales, comme des conjoints avec une différence d’âge ou de statut social trop importante, ou encore des veufs ou veuves remariés avant la fin d’un deuil respectable. Pour mettre fin au charivari, les époux visés doivent proposer réparation aux manifestants, par le paiement d’une amende ou une pénitence quelconque.

Avec le temps, la coutume du charivari s’étend à d’autres contextes et devient, plus globalement, une façon de manifester sa désapprobation, surtout pour des questions politiques. On la retrouve dans le cadre des troubles de 1837-1838, par exemple. Certains observateurs tracent même des liens entre cette pratique archaïque et les manifestations étudiantes du printemps 2013 au Québec, où les tintamarres de casseroles étaient un élément marquant.

  • Croquis fait à l'encre sur papier où des gens font un charivari à l'aide de casseroles et de grelots devant une maison.
  • Des manifestants, vêtus de rouge, frappent sur des casseroles. Un drapeau du Québec et un drapeau rouge flottent au-dessus.